Hier, 1° mai, lorsque j'ai vu et entendu, aux infos télévisées, les militants du Front National hurler, au milieu du discours anti-immigrés de Marine Le Pen : "On est chez nous, on est chez nous", j'ai failli dégringoler de ma chaise ! Mon optimisme à toute épreuve, une fois de plus, a failli en prendre un sale coup ! Mais enfin, quand arrivera-t-on à découvrir que nous sommes tous frères ?
Encore un coup sur la tête quand j'apprends, ce matin, de la bouche des responsables de la communauté népalaise en France, sur France-Info, qu'aucun officiel français ne les a encore contactés depuis une semaine. Que valent en effet quelques milliers de morts là-bas, très loin, dans un pays qui ne va pas acheter nos "Rafale" ? Nous, en France, on a autre chose à faire ! On est chez nous, non ?
Autre fait : sur le journal "La Croix" de ce samedi est évoquée la douloureuse histoire, ainsi que la grande douleur des Indiens Navajos. Ils étaient chez eux, depuis toujours, sur ce continent. Alors, que penser de la façon dont les colons les ont combattus, repoussés, exterminés ? Entre autres faits sinistres, "La Croix" relate celui-ci : "En 1864, le trop célèbre Kit Carson a obligé 8000 Navajos, faits prisonniers, à parcourir 480 km à pied jusqu'à Fort Summer (Nouveau Mexique). Ceux qui ne périront pas en chemin y seront victimes d'épidémies et de malnutrition. (...) Les mémoires indiennes n'ont pas oublié les 400 traités signés avec les gouvernements américains, qui les ont tous violés, sans exception." Nos amis américains auraient-ils perdu la mémoire, lorsqu'ils condamnent des Etats qui maltraitent leurs sujets, leurs minorités ?
"On est chez nous !" C'est ce que pensent de très nombreux Français, très proches de ce slogan du Front national. La façon dont l'on traite les immigrés, les migrants qui risquent leur vie en traversant la Méditerranée, le montre avec évidence. Et pourtant, "en 30 ans, la part de la population migrante n'est passée que de 2% du volume démographique global à seulement 3% !" (toujours d'après le journal "La Croix", du 5 novembre 2013).
Et si notre obsession face à la migration avait quelque chose de pathologique ? Réaction dérisoire, qui n'est vraiment pas à la hauteur de nos possibilités ni de nos idéaux !
Et encore moins de l'Evangile dont beaucoup se réclament cependant !
Oui, on est chez nous, mais notre porte peut s'ouvrir davantage et plus clairement à la fraternité !
samedi 2 mai 2015
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.844 : "On est chez nous !"
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:15
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