Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 22 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.500 : Mille cinq cents billets

Depuis bientôt cinq ans, grâce à vous qui avez donné sens et vie à ce blog, ce sont mille cinq cents billets qui ont été publiés, tandis qu'à bientôt 300.000 reprises, quelqu'un est venu sur ce blog, par curiosité souvent sans doute, mais aussi, peut-être, pour y trouver un petit rayon de lumière et d'espérance, anti-haine et anti-bêtise, en un monde aujourd'hui où l'on doute de tout.
Mon premier mot vous est donc réservé, à vous, chers frères et soeurs bloggers, qui m'avez fait l'honneur de venir consulter ces billets, une ou plusieurs fois ; ou même tous les jours : merci ! Mille fois merci ! Lorsque ce blog s'est lancé, je m'étais dit, partant du principe missionnaire de la brebis perdue : si ce blog permet, ne serait-ce qu'à une seule personne, de retrouver un brin d'espérance, je n'aurais pas perdu mon temps ! Je ne sais comment remercier Dieu d'avoir permis la réalisation de ce projet.
"Et maintenant, que vais-je faire ?" Comme l'aurait chanté Gilbert Bécaud... A trois reprises, depuis un mois, j'ai essayé de faire le point avec vous, vu mon départ de Fontenay-le-Comte début septembre prochain : le 18 juin, au billet n° 1481, j'ai fait le point par rapport à la question : "Allez-vous continuer le blog ?" Puis, le lendemain, le 19 juin, avec le billet n° 1482, je donnais des éléments de réponse à propos de cette nouvelle question : "A quoi sert le blog ?" Enfin, le 15 juillet (billet n° 1493), le thème était le suivant : "Le blog, une bouffée d'oxygène."
Aujourd'hui en tout cas, grâce à vos nombreuses réactions d'encouragement reçues de vive voix ou par mail, je suis en mesure de vous dire que ce blog va continuer. Il gardera le titre d'Arche de Noé. Par contre, ce ne sera plus, bien sûr, le blog du curé de Fontenay-le-Comte : on trouvera une autre appellation.
Reste le problème de la fréquence des billets. Le rythme quotidien est certes parfois un peu exigeant, même si j'essaye de ne pas dépasser trente minutes quant au temps de rédaction, directement sur l'ordinateur. Mais si les billets sont irréguliers, je crains que cela ne soit un peu décevant, obligeant les uns et les autres à se casser le nez "les jours sans" ! Une fois arrivé à Mortagne-sur-Sèvre, j'aviserai, en ce qui concerne la fréquence, en fonction de la situation.
De toute façon, étant donné le nombre de personnes, ne faisant pas partie de la paroisse Saint Hilaire de Fontenay, qui lisent ce blog chaque jour, je pense que les Fontenaisiens seront encore intéressés par ces billets même lorsque je les écrirai de Mortagne. Je ne peux malheureusement citer toutes vos réponses à ce sujet...
- "Il serait triste de ne plus avoir la possibilité de nous rejoindre à travers ces billets et je me disais qu'il serait peut-être possible d'alléger la charge incontestable que cela représente, en espaçant la parution des articles... Certains blogs n'ont pas de cadence régulière ; c'est selon la disponibilité du rédacteur. Pour ma part, j'en serais heureuse et reconnaissante !"
- "Pourquoi ne pas continuer avec ton successeur ? De toute façon, il ne faut pas que tu t'arrêtes complètement !"
- "Ce serait tellement dommage de vous arrêter pour tous ceux qui vous lisent, pour ceux qui vont vous dire de continuer et aussi pour ceux qui n'oseront pas mais trouveront le "manque". Et je crois savoir que lorsqu'on a des talents, il faut les faire fructifier. Et puis, je crois vraiment que c'est aussi utile de faire ce blog que de courir de réunion en réunion. En tout cas, c'est sûr que si vous deviez arrêter, ce blog me manquera."
- "Il serait bien dommage que cette étoile disparaisse ! Un billet moins fréquent ? Rebondissant sur un événement international ou quotidien, comme vous savez si bien le faire, à la lumière de l'Evangile, pourrait être une solution. Nous sommes sûrs que vous trouverez la formule adéquate."
- "La décision finale ne nous appartient pas ! Et même s'il y a un blanc dans les mois à venir, nous comprendrons !"
Je pense qu'il n'y aura pas de blanc, à Mortagne ! Encore merci de votre fidélité et de votre soutien !

P-S : Prochain billet vers le 10 août environ.

samedi 21 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.499 : Dieu en anglais

Dans peut-être un mariage sur deux actuellement, les fiancés font leur entrée dans l'église non plus sur une musique d'orgue classique, mais sur un air qui les porte, sur une chanson d'Iz, par exemple, quand ce ne sont pas les Beattles ou autres. Certains parents ou invités se disent alors : "Mais pourquoi de tels choix ? D'abord, c'est en anglais ! On ne comprend pas les paroles ; et ça n'a rien de religieux."
Ainsi, tout à l'heure, à l'église Notre-Dame, Sam et Pauline se présenteront devant Dieu sur l'air de "Somewhere over the rainbow". Lors du prochain mariage que je dois célébrer, ce sera la même chose, bien que les deux couples ne se connaissent pas du tout. Cela est bien le signe de quelque chose !
Vous connaissez Iz sans doute, imposant personnage, ce musicien Hawaïen de réputation internationale dont la chanson, "Over the rainbow", a été classée première au Top 50 en France à la fin des années soixante-dix. Ce qu'il chante a vraiment du sens ; en voici quelques extraits : "Quelque part au-delà de l'arc-en-ciel, bien plus haut, les rêves que tu as rêvés, ces rêves se réaliseront. Un jour, je ferai un souhait en regardant une étoile ; je me réveillerai là où les nuages seront loin derrière moi, où les ennuis fondront comme des gouttes de citron. Très haut, c'est là que tu me trouveras. Les couleurs de l'arc-en-ciel, si jolies dans le ciel... Je vois des amis qui se serrent la main (...) Ils se disent en réalité : "Je... Je t'aime."(...) Et je me dis en moi-même : quel monde merveilleux !"
A l'âge où l'on se marie, alors que tout paraît encore possible, et avant que n'arrivent les nuages des difficultés et les ténèbres des contre-temps, cela fait du bien en effet d'entendre de telles mélodies ! Il me semble que cela a quelque chose à voir avec la foi, l'espérance et la charité : la foi dans l'au-delà des arcs-en-ciel et des étoiles ; et qu'y a-t-il, d'après vous, au-delà du ciel ? L'espérance aussi : "c'est là que tu me trouveras ; les nuages seront loin derrière, les ennnuis fondront." La fraternité enfin : "Je vois des amis qui se serrent la main."
A travers cela, l'on peut donc faire toute une relecture, au second degré, et décrypter, dans les paroles de telles chansons, l'attente infinie de la jeunesse d'aujourd'hui, en quête de bonheur et de paix. Rien de déplacé, donc, dans de tels souhaits et de telles démarches ; mais à condition que nous fassions nous-mêmes un judicieux déplacement, dans notre tête et notre coeur. Les jeunes d'aujourd'hui méritent ce regard de compréhension et d'adhésion à leurs projets profonds.

vendredi 20 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.498 : Dieu à la médiathèque

Rencontrant récemment l'une des employées de la médiathèque de Fontenay-le-Comte, celle-ci, pas particulièrement proche de l'Eglise, m'a fait part du fait suivant : elle a remarqué, sur le Livre d'or de l'établissement, dans le cadre d'un commentaire signé par un groupe de scouts de passage, les trois mots suivants : "Dieu est Amour". D'autres personnes, ayant également remarqué ce message, ont dit avoir été touchées par ce petit mot : "un message tellement puissant, qu'on a besoin d'entendre."
Cela m'a rappelé une page du catéchisme de mon enfance, avec cette fameuse question 23 dont tous les anciens gardent le souvenir : "Où est Dieu ?" Réponse : "Dieu est partout, au ciel, sur la terre et en tous lieux." Pas si bête, finalement, et pas tellement dépassé... Malheureusement, ceci est une réalité que beaucoup, y compris nombre de chrétiens, ont totalement oublié. J'en veux pour preuve le fait que beaucoup de baptisés pensent que Dieu est absent de notre monde ; ou alors, qu'il n'est présent que là où ça va bien, là où les gens s'entendent, là où il se vit de belles choses ; ou encore, dans les églises, dans les écoles catholiques ou dans les lieux religieux seulement ; ou, pire encore, seulement dans le coeur et l'âme des chrétiens pratiquants, mais, par exemple, sûrement pas chez les musulmans, ni chez les francs-maçons, ni chez les athées.
Comme si Dieu choisissait les personnes comme un employeur pourrait trier ses employés, et ne retenait que ceux qui lui donnent satisfaction.
Mais non ! Dieu est réellement présent, actif, en tout homme, en respectant bien sûr la liberté de chacun. Car, comme l'écrivait si bien un mystique dont j'ai oublié le nom : "Dieu vient là où on le laisse entrer."
C'est peut-être à nous de lui ouvrir les portes, et de notre coeur, et de notre terre, bien largement !

jeudi 19 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.497 : Et si on ne croit pas en Dieu ?

Je me suis toujours demandé comment il se faisait que certaines personnes croyaient en Dieu, et d'autres non. Bien sûr, on peut avancer toute sorte d'hypothèses et de multiples raisons, mais le fait est là. J'avais récemment un échange avec une jeune femme qui a vécu des deux côtés de la barrière, si je puis dire, car, après avoir été longtemps incroyante, elle a peu à peu découvert le chemin de Dieu. Elle a d'ailleurs expliqué à diverses reprises son cheminement, et je me permets donc de vous le partager.
"Je fais partie d'une famille tout à fait allergique aux questions religieuses ; je n'ai pas été baptisée ; j'ai longtemps cru qu'il n'y avait rien "au-dessus" de nous ; l'Eglise, cela ne me disait rien du tout ; j'étais totalement étrangère à tout cela. Mais j'ai fait l'expérience que ce n'est pas parce que l'on se détourne de tout cela que l'on ne se pose plus de questions ! Au contraire, quand je regardais le ciel, quand je voyais la souffrance, quand je pensais à la mort, derrière tout cela, je ne voyais rien ; ça me semblait vide ; je n'avais aucune réponse, et il fallait que, pour continuer à vivre, je me débrouille avec ça. Dans le fond de moi-même, je sentais des aspirations, mais aussitôt, une profonde déception. Il m'arrivait alors, parfois, de penser à la religion ; mais je refusais les réponses religieuses, je ne voulais pas de la religion ! Mais alors, je n'avais plus rien pour m'éclairer. Et pourtant, je ressentais profondément en moi le besoin de trouver un sens à la vie comme à la mort. Quand on ne croit pas en Dieu en effet, cela n'empêche pas que l'on se pose plein de questions d'ordre spirituel : qu'est-ce que l'homme ? d'où vient-il ? que fait-il sur terre ? à quoi ça sert de vivre ? pourquoi la souffrance ? qui a créé l'univers ? Par rapport à l'au-delà en effet, quand on ne croit en rien, il n'y a rien ! Or moi, j'avais besoin de trouver un sens à l'existence, à la mort comme à la vie. Bien sûr, on peut donner une belle direction à sa vie sans croire en Dieu, mener des actions solidaires, servir ses frères, bâtir un monde meilleur ; et cela, je l'ai toujours fait ! Mais je sentais que cela ne suffisait pas ! J'avais besoin d'un éclairage plus profond. Il me semblait que la vie de l'homme dépassait l'homme, ainsi que le dit le philosophe Pascal : "L'homme passe infiniment l'homme" ; mais comment ? Et puis, peu à peu, insensiblement, est née en moi la question de Dieu ! Après m'être rebellée contre cette perspective, j'ai fini par accueillir cet appel, qui s'est révélé pour moi profondément éclairant. J'y ai trouvé le sens que je cherchais au fond de moi depuis toujours."
Depuis, grâce au vivifiant témoignage de croyants, cette personne a rejoint la communauté chrétienne, au sein de laquelle elle accompagne à présent des personnes en recherche, en s'appuyant sur l'expérience qu'elle a elle-même vécue. Son cheminement nous renvoie aux lectures de ce jeudi : "Nous avons été devant toi, Seigneur, comme une femme enceinte sur le point d'enfanter, qui se tort et crie dans les douleurs. Nous avons conçu, nous avons été dans les douleurs, mais nous n'avons enfanté que du vent : nous n'apportons pas le salut à la terre, nous ne donnons pas naissance aux habitants du monde (...) Réveillez-vous, criez de joie, vous qui demeurez dans la poussière, car ta rosée, Seigneur, est une rosée de lumière et la terre ramènera au jour les trépassés." Isaïe 26/17-19)

mercredi 18 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.496 : "Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie..."

Sous le soleil éclatant qui illumine cette journée d'été, quel bonheur de voir des familles en vacances flâner au coeur de notre cité. En les suivant du regard tandis que j'allais faire une course, me sont alors revenus en mémoire ces deux superbes vers de Ronsard, à la fin du poème "Quand vous serez bien vieille..." :
"Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain !
Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie."
Que de belles choses en effet à contempler et à admirer, autour de nous, là où Dieu nous a placés, et quel que soit l'endroit où nous nous trouvons : le simple fait d'être vivant d'abord, de pouvoir admirer le ciel et la lumière du soleil, la vie qui bouillonne autour de nous, le regard brillant des enfants...
"Carpe diem", pour reprendre la formule popularisée par Horace dans l'un de ses poèmes, cette maxime qui figure fréquemment sur les cadrans horaires : "cueille le jour présent !" L'on pourrait traduire aussi : "profite du jour présent", "savoure l'instant présent". Ceci est un conseil dont notre époque survoltée a bien besoin. Et les vacances d'été sont d'ailleurs là pour cela : nous aider à ralentir notre rythme de vie, pour avoir enfin le temps de nous poser, de réfléchir, de contempler, de méditer.
Et si Dieu ne se trouvait pas dans le bruit ni dans l'agitation ?
Et si nous ne pouvions rencontrer nos frères en vérité qu'en sachant enfin nous arrêter ?
Et si c'était la grâce de l'été que de nous permettre d'entendre l'Esprit murmurer à l'oreille de notre coeur ?
De quoi demain sera-t-il fait ?
Demain est dans la main de Dieu !
A son appel, dans sa paix et sous sa conduite, prenons le temps de cueillir dès aujourd'hui les roses de la Vie !

mardi 17 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.495 : Comment est-ce que tout le monde va être sauvé ?

J'entends, à longueur de journée, des parents me dire leur douleur d'avoir l'impression que leurs enfants ne seront peut-être pas sauvés, parce qu'ils ne vont pas à la messe, parce qu'ils ne font pas baptiser leurs enfants, parce qu'ils oublient les traditions religieuses, parce qu'ils ne se soucient pas de l'éducation religieuse de leurs enfants, parce qu'ils vivent, pensent-ils, comme si Dieu n'existait pas.
Pendant ce temps, beaucoup de chrétiens croient aussi que notre monde va à sa perte, parce qu'il y a moins de gens dans les églises qu'en 1960, parce que beaucoup de pays sont en guerre, parce que les incivilités semblent se multiplier, parce que l'avortement semble devenu quelque chose de normal, parce que les lois chrétiennes ne dirigent plus l'ensemble de la société.
Mais enfin, que signifie cette peur ? Oui ou non, avons-nous confiance dans le Christ ? Il me semble que cette crainte vient peut-être d'un manque de relation personnelle au Christ : nous laissons-nous tenir par la main par lui ? Personnellement, je médite souvent le passage suivant de Saint Jean, que je trouve très éclairant : "Voici que l'heure vient, et maintenant elle est là, où vous serez dispersés, chacun allant de son côté, et vous me laisserez seul. Mais je ne suis pas seul, le Père est avec moi. Je vous ai dit cela pour qu'en moi, vous ayez la paix. En ce monde, vous êtes dans la détresse, mais prenez courage, j'ai vaincu le monde." (Jean 16/33)
Si vraiment on croit au Christ, si nous mettons réellement toute notre confiance en lui, qu'est-ce qui peut encore nous faire peur ? Quelle image désastreuse cela formerait, aux yeux de notre société, si les chrétiens semblaient tétanisés par la peur, paralysés face à leur environnement, regrettant la soit-disant splendeur (supposée) des années soixante et mal à l'aise dans le monde d'aujourd'hui ? Ce monde que Dieu aime, pourtant, ce monde dans lequel il est présent et agissant, ce monde qu'il a sauvé, et qu'il est en train de conduire vers la lumière... A travers un long tunnel, il est vrai ; mais ce tunnel, nous le savons, nous y croyons, débouchera un jour dans la lumière de Dieu.
Mais alors, tous ces gens qui n'auront pas été à la messe, tous ces gens qui se sont détournés de l'Eglise, que deviendront-ils ? "N'ayez pas peur", nous dit encore Jésus ! Si cela se trouve, c'est peut-être grâce à notre propre foi, à notre humble engagement de chaque jour dans le sens de l'Evangile que, dans le Christ, tous ces gens seront sauvés !
Car, en orientant notre vie vers Dieu, nous aurons entraîné, en même temps, l'ensemble de l'humanité vers la lumière et le bonheur sans fin !

lundi 16 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.494 : L'imbécile anonyme a jeté des clous...

Suite au jet de clous par un imbécile anonyme sur la route du Tour hier, vous avez peut-être déjà pris connaissance de ce commentaire de Bernard Hinault : "Les gens qui ont jeté des clous sur la route hier sont d'une bêtise sans nom. Les conséquences auraient pu être dramatiques. Quand on voit l'épaisseur des boyaux sur lesquels les coureurs roulent aujourd'hui, quelqu'un aurait tout simplement pu se tuer." Ce ou ces imbéciles en ont-ils eu conscience ? Si oui, ce sont des criminels ; sinon, ce n'est pas mieux, car ce sont alors à la fois des inconscients, des imbéciles et des criminels. Le malheur, c'est que, comme l'écrivait le romancier Joris-Karl Huysmans, "Le propre de l'imbécile (anonyme ou non), c'est de croire qu'il ne l'est pas." Et c'est bien là le problème !
Mais que révèle donc un tel geste ? Quand on jette des clous devant des cyclistes, qu'est-ce que cela signifie ? Tout simplement, que l'on cherche à gêner leur avance, à susciter des difficultés, à les empêcher de progresser ; mais ce geste a aussi pour but de gâcher une fête, de détruire une belle atmosphère. A moins que ce ne soit tout simplement, par dépit, de rappeler qu'eux aussi existent, même si c'est dans la peur d'être découverts, dans l'anonymat d'un geste indigne, et de faire savoir qu'ils peuvent, comme le diable, créer des dérapages et de la peur.
Face à des gestes comme celui-ci ou à bien d'autres, je me suis souvent demandé comment il se faisait que des humains pouvaient devenir aussi bêtes et aussi méchants, anonymement. "Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse", expliquait déjà Sénèque. Ces méchants sont sans doute des gens qui ont beaucoup souffert, de ne pas être reconnus, de ne pas être aimés, de ne pas avoir pu trouver leur place au sein de la société. Aussi, jeter des clous sous les roues des autres, c'est sans doute pour eux une espèce de façon de se venger et d'exister.
L'étymologie du mot "méchant" est éclairante, car elle confirme le lien entre la méchanceté et la souffrance ; en effet, "méchanceté" vient de l'adjectif "méchant", qui vient lui-même du mot "meschoir", qui signifie "tomber mal", "mal choir". Le méchant est donc d'abord celui qui tombe mal, puis, qui aime faire tomber les autres (en l'occurrence, les coureurs) ; donc, le malchanceux, puis, le mal-heureux.
On peut comprendre qu'une souffrance puisse engendrer de la méchanceté : centré sur sa blessure physique ou morale, on n'a plus les moyens ni le désir d'être attentif aux autres, que l'on rejette plus ou moins violemment, plus ou moins anonymement ; on peut devenir alors désagréable, voire blessant. Comme l'écrivait Robert Escarpit dans sa "Lettre ouverte au diable" (car l'imbécilité anonyme a un lien avec la façon d'agir du diable en effet : pour faire mal et par en-dessous) : "La méchanceté est bien le signe le plus évident d'impuissance que je connaisse." Bien entendu, et heureusement, toutes les personnes qui souffrent ne deviennent pas des imbéciles anonymes se complaisant à jeter des clous sous les roues des personnes qui les entourent.
J'aime bien ce passage du Livre des Proverbes (13-16) : "L'imbécile étale sa sottise comme un colporteur sa marchandise." Heureusement, Dieu merci, l'imbécilité n'a jamais le dernier mot, et les clous n'ont pas empêché le Tour de continuer. La preuve en est que le peloton, lorsqu'il s'est aperçu de ce geste indigne, à décidé de neutraliser la course pour permettre aux coureurs ayant crevé de revenir.
Le bon colporteur n'étale que de la belle et bonne marchandise, n'est-il pas vrai ? Méditons ce passage de l'évangile de ce lundi : "Celui qui donnera à boire, même un simple verre d'eau fraîche, à l'un de ces petits en sa qualité de disciple (au lieu de lui balancer des clous par derrière), en vérité, je vous le dis : il ne perdra pas sa récompense." (Matthieu 10/42)

dimanche 15 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.493 : "Le blog, une bouffée d'oxygène !"

Suite à la question que je posais récemment, étant donné mon prochain départ de Fontenay-le-Comte, j'ai reçu un grand nombre de mails m'encourageant clairement à continuer ce blog. Je vous en cite quelques brefs échos, en m'excusant auprès de ceux dont je n'aurai pas la place de citer la riche contribution :
- Marie-France : "Le blog représente une bouffée d'oxygène au coeur du catastrophisme ambiant, une invite à la réflexion. Je fais partie de ceux qui copient quelquefois un billet ou un passage à partager avec une personne, ce qui en a amené certaines à le lire régulièrement."
- Danielle : "Le blog du Curé, c'est faire entrer DIEU dans nos maisons. Quand je le peux, le blog me sert de prière du matin, déclenche une réflexion, une méditation. C'est une mise en relation entre une chaîne de chrétiens qui ne regarde pas seulement les Fontenaisiens, mais qui, j'en suis sûre, va continuer à les faire avancer dans leur vie de foi et d'Eglise."
- Christophe (du Caire) : "Ce blog est à l'image d'une étoile qui scintille aussi bien dans le ciel de Fontenay qu'au-dessus des brumes du Caire et il serait bien dommage que cette étoile disparaisse."
- Marie-P. : "Les sujets abordés dans ton blog m'ont souvent permis de réfléchir à des sujets qui ne me seraient pas venus à l'esprit et à faire évoluer mon comportement. Parfois, en apprenant à la radio ou dans les journaux des évènements graves qui me perturbent, j'ai hâte de lire ton commentaire, qui m'apaise et m'aide à regarder ces évènements sous un autre jour que la révolte ou le découragement. Et surtout, ce qui me marque le plus, c'est le regard positif sur les personnes qui nous entourent, sur les évènements dont nous sommes témoins... qui finit par être contagieux !"
- Christiane : "C'est aussi utile de faire ce blog que de courir de réunions en réunions. Nos amis malgaches ont moins "la réunionnite" que nous et leurs assemblées du dimanche sont tout aussi vivantes."
- Michel : "C'est un vrai baume, une bouffée d'oxygène pour la journée, et même plus ! Et, comme certains le disent déjà, j'envoie souvent à notre réseau tout ou partie de ces blogs ; c'est une oeuvre d'évangélisation. Cette belle littérature touche de nombreux coeurs ! C'est actuel et vivant ! Cela tisse des liens en Vendée et bien au-delà."
- Henri : "Ce blog est une vitrine du modernisme et de l'ouverture de l'Eglise, un contre-poison... Merci pour la qualité des messages transmis. Tu es un "semeur de réflexions".
- Christiane : "Je lis vos interventions sur le blog, et je les apprécie. J'essaie même de suivre votre exemple, en cherchant le bon côté des choses...et, certes, actuellement, ça demande des efforts !"
- Cécile : "Votre blog ? Ne pas stopper totalement. "On ne sait pas tout le bien que l'on fait quand on fait le bien." Ce n'est pas de moi ! J'ajouterais : même s'il semble minime."
Toutes ces contributions, et bien d'autres, écrites ou orales, dont je vous remercie, me confortent dans l'importance de continuer à tenir ce blog. Quant à la fréquence des billets, je vous ferai part des réflexions reçues à ce sujet d'ici quelques jours, dans un prochain billet. Avec toute ma reconnaissance pour votre précieux soutien !

samedi 14 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.492 : La chance de vivre en France !

A entendre un certain nombre de plaintes permanentes, on a l'impression que les Français sont probablement les plus malheureux, parmi les habitants de notre planète. C'est assez stupéfiant lorsque l'on vit assez longtemps à l'étranger et que l'on revient en France. Après neuf années passées au Mali, je n'en revenais pas d'entendre sans cesse des plaintes et des récriminations, pour des choses mineures le plus souvent : la soupe n'est pas bonne, il pleut pendant les vacances, ma paye a deux jours de retard, je n'ai pas de sous pour changer de chaussures, il va falloir qu'on garde notre vieille voiture, etc...
Voilà pourquoi je pense qu'il est bon de sortir un peu, de voir ailleurs ce qui se passe, pour se faire mettre ainsi un peu de plomb dans la tête ! C'est comme les personnes qui se plaignent de nos liturgies ; quand, au hasard des vacances, il leur arrive de participer à certains offices dans des coins de France plus "sinistrés" religieusement, tout d'un coup, ils comprennent enfin la chance qu'ils ont de vivre dans l'Eglise de Vendée !
Autre exemple : le 14 juillet ! Cette date ne dit pas grand chose à beaucoup, si ce n'est que c'est un jour de congé de plus, et qu'on espère bien qu'il fera beau. Mais nous rendons-nous suffisamment compte de la chance que nous avons de vivre dans un pays libre ? Puisque la Syrie est malheureusement trop présente dans notre actualité, et de quelle façon, je vais évoquer comment j'ai vécu le 14 juillet en ce pays, en 1966. Avec deux amis, Yves et Vital, nous étions à Damas ce jour-là. Je relis mon carnet de route de l'époque : "Ce n'est pas gai de se promener dans les rues de Damas. Les gens ont l'air triste. Impression d'écrasement, de réserve mélangée de peur, d'hostilité latente. Une cousine, religieuse Franciscaine Missionnaire de Marie, Soeur Marie-Josèphe Gaignet, nous invite à être prudents, afin d'éviter le sort réservé à leur dernier hôte, un séminariste libanais, roué de coups par la police comme espion, à la sortie de la maison des Soeurs. L'atmosphère ici est lourde, et l'ambiance bien différente de celle du Liban. Les Soeurs nous refroidissent beaucoup sur le pays : souvent éclatent des tentatives de coups d'Etat : 2.000 morts pour le dernier, dont de nombreux membres de la garde présidentielle. De temps en temps, des personnes sont pendues sur la place centrale de la ville de Damas. Le soir, les Soeurs vont participer à la réception offerte à l'Ambassade de France pour fêter le 14 juillet. Quant à nous, non invités, nous décidons de célébrer ce jour de fête nationale à notre façon, en battant d'ailleurs un record depuis le début de notre périple : notre dîner, pris au balcon d'un restaurant important de la ville, nous revient à 0.80 fr chacun. Pas d'extra au menu évidemment, mais des pois chiches, fèves, cornichons, radis, oignons, noyés dans une sauce très piquante. Puis, sans trop traîner, à peine rassurés, nous regagnons l'école de la cousine, heureux de constater la présence à l'entrée de leurs deux anges-gardiens : deux énormes chiens-loup !"
Depuis, plusieurs autres 14 juillet, vécus également dans des conditions difficiles, en particulier à New-Delhi, mais surtout à Bamako, me font considérer d'un autre oeil les soirées du 14 juillet vécues paisiblement en France : pays non pas de toutes les libertés possibles - on ne peut pas tout avoir - mais quand même, terre de liberté !

vendredi 13 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.491 : On devient ce qu'on lit !

Il est de coutume aujourd'hui de dire que l'on devient ce que l'on mange : si vous vous bourrez de frites et de sucreries, gare à votre ligne en effet, et à votre santé ! Par contre, comme on le dit chez les chrétiens, si vous vous nourrissez régulièrement de la Parole de Dieu et de son Corps, vous devenez un autre Christ. En parcourant le passionnant roman de l'été, de François Edouard Raynal, "Les naufragés des Auckland", publié en ce moment par le journal "La Croix", je me dis que l'on peut utiliser la même image en ce qui concerne la lecture (ou la télé) : on devient ce que l'on regarde, ce à quoi l'on est accro ; on devient aussi ce qu'on lit !
En parcourant l'aventure de Raynal, qui jadis a survécu, "grâce à sa foi" dit-il, à un naufrage sur une île perdue, je repensais aux lectures que nous avions à la maison quand j'étais enfant, ou aux "prix" que nous offrait, lors des fêtes de fin d'année à l'école, M. Paul Joguet, le frère de Bernard, paroissien fort apprécié sur Saint Michel le Cloucq et au-delà. J'ai encore certains de ces ouvrages, qui m'ont marqué : "Le Livre de la jungle", de Rudyard Kipling, "L'Ile au trésor, de Robert Stevenson, "Robinson Crusoé", de Daniel De Foe, "Moby Dick", d'Herman Melville, "David Copperfield, de Charles Dickens. "La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté", ainsi que le disait si bien François Mauriac ! Je me souviens encore du jour où mon petit frère, Dominique, qui est déjà à la retraite depuis plusieurs années, avait reçu comme prix l'ouvrage bien connu de Jack London : "Croc-Blanc". J'attendais avec impatience qu'il ait terminé de le lire pour le dévorer à mon tour ! Tandis qu'un superbe livre de géographie de mon père (fruit d'ailleurs de son passage au collège Saint Joseph de Fontenay) m'a ouvert dès mes plus jeunes années aux beautés étonnantes de toutes les nations du monde.
Tiens, je m'aperçois que je ne cite que des romanciers anglo-saxons ; et pas que des produits de l'année : "Robinson Crusoé" a été publié en 1719 ; mais on trouvait cela bien plus passionnant que bien des ouvrages d'aujourd'hui ! Et la prose anglo-saxonne, à laquelle Monsieur Joguet faisait tant confiance, ansi que nos parents, m'a toujours paru une littérature du grand large, à laquelle je dois peut-être ce qu'a été ma vie. Voltaire avait raison d'écrire que "la lecture agrandit l'âme" !
Avec toujours cette envie de dépasser les frontières, de découvrir d'autres mondes, d'oser l'aventure, d'apprécier d'autres cultures, de ne pas avoir peur de l'inconnu ni de l'étranger, de me sentir chez moi sur d'autres terres, de ne pas tourner en rond sur les petits problèmes locaux et bornés...
Avec le recul du temps, je pense réellement que ces lectures sont pour beaucoup dans ma vocation missionnaire par exemple. En 1977, partir au Mali, avec une valise de 18 kgs seulement, en terre d'islam, "chez les Noirs", sous un régime dictatorial, sans internet ni fax ni téléphone ni télé, dans des conditions climatiques et sanitaires fort pénibles, c'était encore une aventure ; et j'ai eu souvent, là-bas, en circulant dans les villages, l'impression de me promener dans les livres de géographie de mon enfance ; je me suis rappelé alors la façon ouverte dont Monsieur Joguet nous parlait de tous ces peuples de la terre : cela a laissé en moi des traces profondes !
Et si, pendant cet été, chacun se demandait comment ce qu'il a lu dans sa vie a pu le marquer ? Cet exercice en vaut vraiment la peine ! Bel été !

jeudi 12 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.490 : "Est-ce que vous regretterez Fontenay ?"

Assez souvent ces derniers temps, les uns ou les autres m'ont demandé si je regretterais Fontenay. Et cela, avec une petite pointe, non de curiosité je pense, mais d'inquiétude peut-être : se pourrait-il que notre curé nous oublie ? Est-ce qu'il s'en va parce qu'il est fatigué de nous ? Ses futurs paroissiens lui plairont-ils davantage que les Fontenaisiens ? Je pense que ces questions sont compréhensibles en effet : quand quelqu'un vous quitte, alors que rien ne le prévoyait, alors qu'on le voyait heureux parmi nous, qu'est-ce que cela veut dire ? Notre curé n'était-il pas content de nous ?
Chers amis des paroisses Saint Hilaire de Fontenay et Notre-Dame des Sources, tranquilisez-vous : si ce n'était la question de la santé, de l'âge et du poids de la tâche, c'est bien volontiers que je serais resté parmi vous ! Mais, comme je l'ai déjà dit, il m'a semblé que c'était une merveilleuse nouvelle chance qui vous était offerte, avec la venue d'un jeune curé-doyen de 45 ans, déjà apprécié de tous depuis toujours ! Il me semble que c'est un beau cadeau qui vous est ainsi fait par notre évêque, que je remercie en votre nom à tous.
Mais revenons à la question de départ. Confidence pour confidence : lorsque jadis, il y a bien longtemps, j'ai dû quitter la paroisse de Saint Jean de Monts, j'ai énormément regretté les maraîchins, mais aussi la plage évidemment ! Puis, lorsque j'ai quitté Luçon, cela a été aussi un arrachement. J'avais le coeur gros également lorsque j'ai dû laisser les jeunes de la JOC que j'avais accompagnés sur le plan diocésain pendant cinq ans. Et je ne vous dis pas ma nostalgie lorsque, après neuf années extraordinaires passées au Mali, je me suis retrouvé dans l'avion pour regagner la France définitivement ! Ensuite, six belles années à Paris pour suivre la vie missionnaire de l'ensemble de l'Eglise de France : de quoi occasionner bien des regrets également ! Mais j'ai souhaité revenir en Vendée, où j'ai passé trois belles années, que je suis bien loin d'oublier, comme curé-doyen de Montaigu. Cette semaine, j'avais l'occasion de repasser aux Sables d'Olonne pour une sépulture rassemblant pas mal d'anciens paroissiens : toujours la même question ? "Et à Fontenay, ça va ?" "Ah ! Même après cinq ans d'absence, vous vous souvenez de nos prénoms ?"
Tout cela pour dire que, c'est vrai, j'ai laissé un peu de mon coeur dans chacun des endroits vers lesquels j'ai été envoyé en mission. Mais je peux assurer n'avoir jamais dit, ni même pensé : "Oh, j'étais mieux à tel endroit qu'à tel autre." Ni : "cette paroisse est plus intéressante, ou moins vivante que telle autre." Partout où je suis passé, je me suis trouvé profondément à l'aise ; et donc également sur le Pays de Fontenay. D'autant plus que, étant natif de Fontenay, ayant dans le coin une bonne partie de ma famille, c'est bien ici mon pays. Et je peux assurer, vous en êtes témoins, qu'à Fontenay, j'ai eu mille fois plus de satisfactions, au sens le plus fort du terme, que de déceptions. Et cela, grâce à vous tous : je n'oublierai jamais la façon dont vous m'avez accueilli, accepté, accompagné, conseillé, soutenu, jour après jour, durant ces cinq belles années.
Avec cette seule petite restriction, que je reprends à l'écrivain Jean Cocteau : "Dans la vie, on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait !" Il est vrai que j'aurais aimé faire plus et mieux ; mais cela n'est-il pas de l'orgueil ? Je n'ai pas été nommé à Fontenay pour "réussir" en effet, mais tout simplement, pour être avec vous, dans une même recherche de Dieu, au service de son Eglise et pour le bonheur de tous. Tout cela, je suis bien conscient de n'en avoir été qu'un pauvre serviteur, mais un serviteur fort heureux d'avoir vécu tant de belles choses, tant de beaux moments, tout à fait innombrables, au milieu de vous, grâce à vous, avec l'aide de Dieu. Et cela, je ne l'oublierai jamais ! De même que je continuerai à vous porter dans ma pensée, dans mon amitié et dans ma prière désormais !

mercredi 11 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.489 : Notre "petit Ange" s'est envolé !

Staline disait un jour : "A la fin, c'est toujours la mort qui gagne." Ce pauvre Staline, qui n'en était pas à une erreur près, en faisant une telle réflexion, s'est encore lourdement trompé. J'en ai eu la preuve une nouvelle fois hier, tandis que j'accompagnais la cérémonie religieuse d'Au-Revoir de Dana (prénom d'emprunt). Cette mignonne petite fille aurait eu un an vendredi... Ainsi que le chantait jadis le Père Duval, dans les années soixante : "Elle n'a pas eu bonnes gens, elle n'a pas eu, bonnes gens, tout son compte de vie, tout son compte de vie..." Et pourtant, voici ce qu'a dit Pakita, sa cousine : "Nous sommes très tristes, et les parents terriblement, mais j'ai envie de vous dire que, même si Dana a eu une vie très (trop) courte, l'Amour, l'Attention (les majuscules ne sont pas de moi, Olivier), les sourires, les calins, les soins, les jolies comptines de sa Maman, les super massages de son Papa (kiné), la lui ont rendue merveilleuse, à la hauteur de la Petite Princesse qu'elle était..."
Quelques mots aussi des parents : "Cela faisait quelques semaines que notre jolie princesse était sur le fil ; il lui arrivait souvent d'être en difficulté respiratoire. Néanmoins, je tiens à vous préciser qu'elle continuait également à vivre des moments très joyeux et agréables. Et puis, elle vient de s'éteindre doucement dans nos bras. Jusqu'au bout, nous aurons essayé de célébrer la Joie et la Vie auprès d'elle... Et aujourd'hui, nous ne souhaitons pas être lugubres, malgré notre peine immense. Nous avons tout fait pour que le chemin de Dana ne soit pas un chemin de croix, mais un chemin de joie. Jusqu'à la veille de sa mort d'ailleurs, elle avait encore l'oeil qui frisait, comme un enfant qui découvre la vie. Nous espérons que nous aurons pu témoigner le plus sincèrement possible de la peine que nous cause son absence, mais surtout, de la joie que nous avons connue auprès d'elle."
Fortifiés et soutenus par la présence de nombreux amis, parmi lesquels une grande majorité de jeunes, les parents ont alors allumé de petits lumignons de lumière autour du petit cercueil de leur fille, symboles de leur foi profonde en la vie qui ne finit pas. Ils ont d'ailleurs dit que leur maison ne serait pas un tombeau, mais un tremplin pour l'avenir : ils comptent poursuivre leur engagement dans l'AFM (l'Association Française contre les Myopathies), "qui gère de nombreux programmes prometteurs de recherche scientifique et intervient avec efficacité et générosité auprès de familles comme nous".
En communion avec les parents, j'ai alors terminé la cérémonie en disant : "Ne parlons pas de mort à propos de Dana ! Montaigne disait que "la mort, c'est l'autre nom du diable". Parlons plutôt de la vie qui continue, mais autrement. Sous le regard de Dana, et sous le regard de Dieu. Dana, en s'envolant vers l'Infini, a eu la belle idée de laisser entrebaillée la porte derrière laquelle elle est partie, afin que, l'océan des larmes traversé, nous apercevions toujours un peu de son visage et de sa force retrouvée, comme un peu du visage et de la force de Jésus nous redisant, comme il l'a dit à la fille de Jaïre : "Toi, qui que tu sois, réveille-toi, et relève-toi !"
Car jamais, en Dieu, ni en notre coeur, la mort n'aura le dernier mot !

lundi 9 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.488 : "Parlez-moi pas d'la jeunesse d'aujourd'hui..."

On a tous en tête les paroles de cette chanson :
"Nous autres dans not'temps, on aimait nos parents,
Le respect des aînés, c'était quelque chose de sacré.
J'vous dis qu'ça a changé, depuis quelques années,
On n'a plus les enfants, qu'on avait v'la 30 ans !"
Cela me fait toujours sourire d'entendre les gens dire qu'autrefois, tout allait mieux !
La mémoire est une faculté qui oublie !
Il faudrait que l'on retourne potasser nos cours d'histoire...
On s'apercevrait alors que jadis, les choses n'allaient pas aussi bien que nous faisons semblant de le croire aujourd'hui !
Trois citations pour nous le rappeler :
- "Les jeunes gens d'aujourd'hui sont malfaisants et paresseux et ne seront jamais comme la jeunesse d'autrefois. Ceux d'aujourd'hui ne seront pas capables de maintenir notre culture."
(Inscription sur poterie, ruines de Babylone, 3000 ans avant Jésus-Christ)
- "Je n'ai plus d'espoir pour l'avenir de notre pays si la jeunesse d'aujourd'hui prend le commandement demain, parce que cette jeunesse est devenue insupportable et sans retenue."
(Hésiode, 720 avant Jésus-Christ)
- "Notre jeunesse d'aujourd'hui est mal élevée, elle se moque de l'autorité. Les enfants d'aujourd'hui répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler."
(Socrate, 420 avant Jésus-Christ)
Citations extraites du livre "Histoire des jeunes en Occident", de l'Antiquité à aujourd'hui (Giovanni Levi et Jean-Claude Schmitt) : cela nous rappelle à bon escient que, depuis les origines, l'homme reste toujours un homme ! Et qu'il ne faut jamais désespérer de son temps ...

dimanche 8 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.487 : "Ma mère ne me reconnaît plus !"

Parmi les douleurs les plus terribles qui peuvent vous affliger, il y a celle que me confiait une dame récemment : sa mère, avec laquelle elle avait toujours entretenu de magnifiques et si riches relations, vient de plonger peu à peu dans un état tel qu'elle ne reconnaît plus ses enfants ! Mais comment cela est-il possible, se demande-t-on alors avec angoisse ? Qu'est-ce qui peut conduire à un tel état ? Cette maman aurait-elle "perdu la tête" ? Mais l'on évacue au plus vite de notre esprit une telle éventualité ! Il n'est pas possible que la maman que l'on a connue si gaie, si aimante, si ouverte, nous soit devenue aujourd'hui si étrangère et si différente ! Cela semble en effet comme une atteinte profonde à son humanité, l'être humain se définissant par ses liens à autrui... Justement, cette dame m'expliquait qu'elle et ses frères et soeurs tentaient de garder le contact envers et contre tout ; jusqu'au bout, leur maman demeure partenaire à part entière d'une communication dont ils essayent ensemble de trouver le code : se situer ainsi vis-à-vis d'elle pouvant contribuer à sauver son humanité profonde, qui elle, est toujours là.
Médecins et soignants leur font des explications savantes, avant de conclure qu'ils ignorent la cause, ou les causes, multiples, de tels troubles. L'approche est donc complexe, et l'on en est réduit à lutter contre des symptômes, puisque l'on n'en connaît pas les causes. D'ailleurs, plutôt que de lutter contre la maladie, il va falloir apprendre à vivre avec elle et avec la personne touchée, en l'occurrence, la maman. Et cela ne peut passer que par le souci du maintien d'un lien de qualité avec elle, avec, me disait cette dame, l'objectif de découvrir, au jour le jour, de quoi peut être fait le bien-être de cette maman.
En entendant cette personne me dire que, malgré les apparences, elle continuait de croire en la pleine humanité de sa maman, je me disais qu'il y avait là un superbe acte de foi et d'amour, de ceux dont notre société actuelle a tant besoin. Un tel style de regard nous interpelle en effet, nous rappelant que, comme nous le chantons parfois un peu rapidement et naïvement, que "tout homme est une histoire sacrée, l'homme est à l'image de Dieu" ; et cela, y compris dans les circonstances les plus extrêmes ! Mais notre conscience d'homme nous invite à nous comporter ainsi, "pour éviter et prévenir l'instant de l'inhumanité." (Lévinas)
Quant à moi, j'ai remercié cette dame de me l'avoir rappelé !

mercredi 4 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.486 : Les soixante ans de sacerdoce de Jean Thizon

Jean Thizon, prêtre originaire d'une vieille famille toujours vivante sur Fontenay-le-Comte, a fêté dimanche dernier, en l'église Saint Jean, ses soixante ans de sacerdoce. Le journal "Ouest-France" en a rendu compte hier. En effet, c'est réellement un événement : soixante ans de fidélité et de bons services au sein de notre Eglise, tant vendéenne que nationale, ce n'est pas une paille ! Cette cérémonie s'est déroulée dans l'église même où Jean a célébré sa première messe, en 1952, à l'âge de 23 ans. Et des personnes déjà présentes il y a 60 ans se trouvaient aussi là dimanche : que de souvenirs !
Le lendemain, je rencontre, par hasard, dans une grande surface de Fontenay, une famille originaire de Belgique, de passage dans notre région. Habitués de notre paroisse, ils m'ont reconnu et m'ont dit : "Hier, nous étions à Saint Jean, et nous avons vécu une très belle messe, avec un prêtre qui fêtait ses 60 ans de sacerdoce ; il avait l'air très heureux ! Nous avons beaucoup aimé son homélie et sa façon de célébrer. Quel beau témoignage !"
J'ai connu Jean comme professeur au séminaire des Herbiers. Il était déjà très ouvert, très populaire auprès des élèves, et nous avons tous gardé de lui un magnifique souvenir. Il nous accompagnait lors des Semaines Saintes ou autres en Charente. Il a su nous aider dans notre cheminement vers le sacerdoce !
A Paris, où il avait la charge des Chantiers du Cardinal, pour la construction d'églises nouvelles sur la région parisienne, j'ai encore pu toucher du doigt, durant les années que j'ai passées à la capitale, la qualité du service qu'il a accompli là-bas pendant de longues et riches années, recevant alors le titre de Monseigneur, ce qu'il a vécu avec beaucoup de distance et d'humour.
L'une des priorités de Jean, outre son amour de l'Eglise et sa fidélité à l'Evangile et aux enseignements du Concile Vatican II, c'est la place donnée aux laïcs au sein du Peuple de Dieu, et son attention à ses frères prêtres. Un très grand merci, Jean, pour ce merveilleux témoignage, et pour l'aide magnifique que tu as su, et sais encore nous apporter.

dimanche 1 juillet 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.485 : L'école Saint Jean ne va pas mourir !

De l'aveu de la directrice, Bernadette, jamais il n'y avait eu autant de monde dans la cour de l'école Saint Jean que ce vendredi soir 29 juin, pour ce qu'elle a appelé "la fête d'une belle aventure" : celle de l'école Saint Jean de Fontenay-le-Comte ! Pour diverses raisons, cette école va donc fermer ses portes ; mais les gens qui étaient là vendredi, enfants de l'école, parents, enseignants, personnel de service, mais aussi, anciens enseignants, catéchistes, amis de la paroisse et du quartier Saint Jean, toutes ces personnes n'avaient pas des têtes de morts. On n'était pas là pour veiller une école mourante, mais bien plutôt, pour prendre conscience ensemble de quelque chose qui ne pouvait pas mourir ; à savoir, toute la richesse de ce qui s'est vécu en cette école durant tant de dizaines d'années, tous ces enfants qui sont sortis de cette école plus grands, plus mûrs, plus riches de Dieu qu'ils n'y sont entrés !
Les derniers moments de cette école, en tout cas, n'étaient pas ceux d'une mourante, mais bien plutôt, le temps d'un grand passage, et, pour tous, enfants comme enseignants, l'ouverture à un avenir nouveau. Tous ceux qui étaient réunis alors dans la cour de l'école Saint Jean ont fait le pari ensemble, au plus profond de leur coeur, par la magie de la foi et de l'espérance, que la mort, en ces lieux, et en nos coeurs, n'aurait pas le dernier mot !
De la même façon, dans nos existences, nous sommes confrontés sans cesse à des forces de mort et de découragement, dûs à la maladie, à la vieillesse, mais plus encore, à l'égoïsme, à la division, au ressentiment, sous toutes ses formes. Et cela, aussi bien au sein de nos couples, de nos familles que de notre paroisse, notre diocèse, notre société ou nos associations. Le chrétien, alors, ne doit pas laisser le poison de la mort entrer en lui, mais bien plutôt, seulement, la vie de Dieu. J'aime bien ce passage de la première lecture de ce dimanche, tiré du livre de la Sagesse (1/13-15) : "Dieu n'a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il a créé toutes choses pour qu'elles subsistent ; ce qui naît dans le monde est bienfaisant, et l'on n'y trouve pas le poison qui fait mourir. La puissance de la mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle." A méditer !