Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 11 mai 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.443 : "Maison de prière pour tous les peuples" (la leçon du Rabbin)

Dimanche dernier, à l'occasion de la messe mensuelle des familles, la communauté paroissiale a accueilli un certain nombre de musulmans à l'église Saint Jean. Ce jour-là, la messe avait été prise en charge par des membres du groupe fontenaisien d'amitié entre chrétiens et musulmans. Comme c'était le mois de mai, le mois de Marie, une fois la messe terminée, nous avons demandé aux musulmans de nous dire qui était Marie pour eux. L'un d'entre eux nous a donc lu plusieurs sourates du Coran à la gloire de la Vierge Marie. Il est bon de savoir, d'ailleurs, que Marie est citée plus souvent dans le Coran que dans les Evangiles. Ces sourates nous ont été lues en français, pour que nous puissions comprendre ; mais également en arabe, puisque telle est la langue sacrée des musulmans, de même que le latin l'a été pour nous pendant tant de siècles, même si ce fut sous un statut moins exclusif.
A la fin de cette intervention, très délicate et respectueuse, spontanément, l'ensemble de l'assistance a applaudi l'ami musulman qui nous avait fait ainsi partager son respect profond et celui des musulmans pour la mère de Jésus. Quelques personnes, par contre, ont ressenti une certaine gêne en entendant de l'arabe dans une église. Cela peut se comprendre, dans un contexte où, par peur, l'on confond souvent tout ce qui est "arabe"ou "musulman" avec du terrorisme. "Fallait-il permettre ce type d'intervention dans une église ?"  "Les musulmans, eux, permettraient-ils à des chrétiens de prendre ainsi la parole dans une mosquée ?" Telles sont les questions que quelques personnes nous ont posées, et il faut les entendre !
En ce qui concerne la 2° question, j'y ai déjà répondu dans mon billet de dimanche dernier, et de deux façons. D'une part, en rappelant que Benoît XVI nous a ouvert le chemin en prenant lui-même la parole, à la demande de responsables musulmans, dans la mosquée Al-Hussein Bin-Talal, en 2009, à Amman, en Jordanie. Et d'autre part, en expliquant que, pas plus tard que la veille, samedi dernier, nous étions une quinzaine de Fontenaisiens accueillis à la mosquée de La Roche-sur-Yon, et nous avons pu y exprimer largement et librement notre foi.
Quant à la 1° question, je voudrais vous citer le fait suivant : il y a quelques années, j'étais invité, aux Sables d'Olonne, par les responsables de la communauté juive locale, à prendre la parole dans leur synagogue. Et alors que j'hésitais, un peu interloqué par cette demande, le rabbin, Haïm Korsia, qui depuis est devenu plus qu'un ami, m'a fait la réponse suivante : "Mais, si nous sommes croyants, en tant que fils d'Abraham, nous sommes partout chez nous, chez les uns et les autres. D'ailleurs, a-t-il ajouté, il suffit le relire le prophète Isaïe, qui fait dire au Tout-Puissant, au chapitre 56/7 : "Ma maison sera appelée Maison-de-Prière pour tous les peuples."
Eh bien, c'est justement ce qui s'est passé à Fontenay-le-Comte, dimanche dernier. Nous avons commencé à apprendre à reconnaître l'autre, même s'exprimant en arabe, comme un frère. Sans chercher à le convertir, mais en nous unissant comme de véritables frères, tous réunis dans le sein d'Abraham, au-delà de nos divergences qui demeurent.
O toi, le Dieu d'Abraham, notre Père commun, fais que tes enfants apprennent ainsi à se connaître, à s'apprivoiser peu à peu, et à se comporter en frères, ainsi que tu l'attends de nous !  Et cela, sans exiger forcément la réciprocité !

0 commentaires: