Demain matin, à la cuisine du presbytère, je vais décrocher le calendrier 2011 qui achève de jaunir sur le mur. Après un an de bons et loyaux services, il va rejoindre à présent la déchetterie, tandis qu'avec le papier recyclé, l'on pourra peut-être confectionner un autre calendrier, pour une autre année toute neuve, l'an prochain... Ainsi va la vie...
Mais ce n'est pas sans nostalgie qu'en le feuilletant une dernière fois, l'on se remémore, au fil des mois, les vestiges d'une année 2011 trop vite écoulée ; avec son lot de joies et de deuils, avec ses journées trop remplies, ou mal remplies trop souvent, avec ses temps de bonheur pur et ses journées sombres, sans parler des rendez-vous chez le dentiste ou à de multiples réunions.
365 jours avec leurs joies et leurs larmes, pendant lesquels se sont entremêlés bonheurs et coups de blues. Douze mois que l'on a essayé de vivre au mieux, ou au moindre mal. Des milliers d'heures où il y a eu de bonnes ou de mauvaises nouvelles : annonce d'un mariage, perspective d'une naissance, choc brutal d'une maladie ou d'une perte d'emploi, douleur infinie de voir un proche partir trop jeune...
La vie qui passe comme un vif éclat de lumière, comme une blessure douloureuse aussi, trop souvent : blessures de la solitude, de l'incompréhension, de la division au sein de la famille ou de l'Eglise.
Et pourtant, au milieu de cet océan de secondes, des minutes uniques aussi ; des moments d'éternité, seul, avec les autres, avec Dieu. Le souvenir de telle personne qui nous a écoutés, de telle équipe qui nous a soutenus, de telle fête ou rassemblement qui nous ont enthousiasmés ; sans parler de la joie d'être encore en vie, la joie d'avoir pu continuer à vivre, tant bien que mal, au-delà de nos fragilités, guidés dans l'obscurité, comme les Mages, par l'étoile de Noël !
Question : et si le poids des jours écoulés, trop lourd, donnait, paradoxalement, poids, densité, richesse et fécondité aux jours à venir ? Et si, selon une expression de la philosophe Simone Weil, la pesanteur ouvrait, par son poids même, les portes de la grâce ? Et si, comme elle le suggère, notre péché nous faisait tomber "vers le haut" ?
Et si nos heures, passées et à venir, heureuses ou moins heureuses, étaient toujours habitées, accompagnées, secrètement tenues par la main du Père des cieux qui, pas à pas, nous guide sur le sinueux chemin de notre vie quotidienne, vers l'Espérance indicible ?
Laissons-nous conduire, comme les Mages par celui qui, seul, connaît le chemin. Car l'Eternel habite le futur. Remercions-le infiniment pour l'année qui vient de s'écouler, et, quant à l'avenir, remettons-nous entre ses mains !
samedi 31 décembre 2011
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.323 : Pour cette année 2011, merci Seigneur !
Publié par
Olivier Gaignet
à
11:23
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